Les plants de pommes de terre, première étape d’un succès

Les plants de pommes de terre, première étape d’un succès

La Wallonie pourrait difficilement briller à travers le monde par ses tubercules, si les producteurs de plants de pommes de terre n’existaient pas. Maillons essentiels de la chaîne de production de la pomme de terre, ces agriculteurs assurent des rejetons sains en terre avec une génétique contrôlée, permettant de facto, une culture plus viable. Nous allons nous intéresser ici, à cette pratique parfois méconnue mais si précieuse.

Les héros des premiers instants

La qualité de la production de la pomme de terre en Belgique n’a absolument pas à rougir face à ses voisins

La culture des plants de pommes de terre est pratiquée aux quatre coins du territoire wallon, sur tous les types de sols qui composent notre belle région : du sablo-limoneux du Hainaut et du Centre du Pays aux terres denses de Hesbaye liégeoise, et même jusqu’aux terres rocailleuses de notre Ardenne belge, sur une superficie oscillant entre 1.000 et 1.200 hectares (2.200 hectares pour l’entièreté de la Belgique). Si cette superficie peut sembler faible, elle est largement compensée par la qualité de la production qui n’a absolument pas à rougir face à ses voisins allemands, français ou hollandais, grâce notamment aux  producteurs de plants. Ces nourrices à tubercules, spécialistes des premiers instants d’une pomme de terre promise à un bel avenir, permettent en effet aux agriculteurs de concentrer leurs efforts sur le reste du suivi de la plante. Un suivi délicat, dont la qualité a sûrement fort à faire avec ce gain de temps et de préoccupations.

Un héraut pour nos héros

Il existe une quarantaine de multiplicateurs de plants en Wallonie. Equipés et expérimentés, ils sont agréés par le Service Public de Wallonie. La représentation de ces producteurs est assurée depuis 40 ans par le Groupement Wallon de Producteurs de Plants de Pommes de Terre (GWPPPDT) qui a pour rôle de représenter les producteurs wallons de plants de pommes de terre ainsi que d’assurer leurs intérêts. Le GWPPPDT communique autant avec les autorités régionales wallonnes (SPW – DGARNE) et fédérales (SPF Santé Publique et AFSCA) qu’européennes (via sa contribution à l’European Seeds Potato Growers Group).

Mais ce n’est pas tout car, comme indiqué sur son site, le GWPPPDT a, au fil des années, pu tisser un important réseau d’affinités avec des « unités publiques et privées de recherche et développement en Belgique et dans les pays limitrophes ». Ceci permettant ainsi l’utilisation des outils les plus performants et adaptés à la culture de plants de pommes de terre, à travers par exemple la multiplication in-vitro pour produire les toutes premières générations lors de la régénération d’une variété existante, ou lors de la création d’une nouvelle variété.
De surcroît, nous pouvons notamment pointer, dans les évolutions technologiques aussi notables que bénéfiques, la création de variétés plus résistantes au mildiou ou autres phytoparasites, comme la Gasoré. Cette variété a pu voir le jour grâce au soutien du CRA-W, qui a lancé en 2005 son programme de sélection variétale et, plus récemment encore, nous a permis de rencontrer les sémillantes Louisa et Floribel.
Les projets de recherche et développement se penchent également sur l’érosion des sols, la couverture hivernale des sols, et aussi la fertilisation et la conservation des plants.

Les producteurs de plants de pommes de terre wallons ont acquis savoir-faire et expertise

Forts de plusieurs décennies d’expérience, les producteurs de plants de pommes de terre wallons ont acquis savoir-faire et expertise, qu’ils se transmettent de génération en génération et qui permettent désormais de faire rayonner leurs plants en Belgique comme ailleurs.

Car la tâche est ardue pour atteindre une qualité de sol assurant un plant sain et vigoureux qui sera ensuite repiqué. Les préparateurs doivent donc constamment veiller à ressuyer leurs sols, à adapter la densité de plantation, épurer les plantes virosées, lutter contre les ravageurs, défaner, fertiliser avec parcimonie, afin de pouvoir récolter et conserver les différentes variétés dans le plus grand respect.

Sans cette production originelle maîtrisée, notre agriculture wallonne en pâtirait assurément. Et au vu de la croissance affichée ces dernières années dans ce secteur, gageons qu’elle a encore de beaux jours devant elle.